Histoire de l’Amicale Laïque
Mais
qu’est-ce que c’est qu’une Amicale« Laïque « ? À quoi correspond cette
dénomination ? Essayer de répondre à ces questions, c’est remonter dans le
temps l’histoire de notre pays et plus particulièrement, l’histoire de notre
école. Aujourd’hui notre école est publique et « laïque » elle est commune et
appartient au peuple, par opposition au « clérical », qui appartient aux institutions
religieuses. Mais cela n’a pas toujours été le cas.
L’ÉCOLE
AVANT LA RÉVOLUTION
Sous
l’Ancien Régime, on voit se développer les « petites écoles » destinées à
donner une instruction de base aux enfants (lire, écrire, compter). Le pouvoir
royal encourage ces écoles, mais sans s'impliquer, ni pour l'organisation ni
pour le financement. Les petites écoles sont donc sous la dépendance des
évêques et des communautés locales. Le financement vient uniquement des
familles, ce qui n'est pas très favorable à un enseignement suivi. Ces petites
écoles sont donc présentes surtout dans les villes et dans certaines régions,
et sont généralement réservées aux garçons.
Dans
les grandes villes sont créés des Collèges tenus par des ordres religieux. Les
Jésuites fondent et dirigent notamment du XVe au XVIIIe siècle de nombreux
établissements prestigieux dans lesquels l'enseignement est gratuit (le plus
célèbre étant l'actuel lycée Louis-le-Grand à Paris. Tous ces collèges forment
une part importante des enfants de la bourgeoisie.
L'OEUVRE
DE LA RÉVOLUTION
En
l'an II (1795) la Convention vote un texte fondateur. En France pour la
première fois l'enseignement sera laïc, gratuit et obligatoire.
DE
NAPOLÉON A JULES FERRY
Cependant,
la laïcité reste encore un mot qui a du mal à passer dans les faits. Au cours
du XIXe siècle, les gouvernements successifs s'efforcent d'améliorer
l'enseignement primaire, tout en devant accepter ou lutter contre la volonté de
l'Église catholique de contrôler la formation intellectuelle et morale des
jeunes Français. De plus, l'Église catholique garde un droit de contrôle
très important sur l'organisation, les programmes et la nomination des maîtres
de l'enseignement public.
Le
Ministère de l’Instruction Publique est créé en 1828 mais il est combiné avec
le ministère des Cultes et le restera jusqu’en 1848. D’autre part, malgré des
projets en ce sens après la Révolution de 1848, aucun gouvernement n'instaure
l'obligation d'éducation. Il faudra attendre les années 1880 pour que, grâce à
Jules Ferry, aboutisse la démocratisation de l’école qui devient effectivement laïque,
obligatoire et gratuite. La loi instaure un enseignement obligatoire de 6 à 13
ans tous les enfants, filles ou garçons.
La
laïcité, proclamée dès 1881 avec la suppression de l'éducation religieuse dans
l'enseignement public, est renforcée par la loi Goblet (1886), qui interdit aux
religieux d'enseigner dans le public et par la loi de séparation de l’église et
de l’état en 1905 que fait voter Aristide Briand.
L'école
devient alors un ascenseur social pour tous les enfants d'ouvriers et
d'agriculteurs qui accèdent à l'éducation. Les instituteurs sont la cheville
ouvrière de ce système, qui tient grâce à cette croyance dans un progrès social
grâce à l'école, dont ils se font le relais. L’instruction des filles et
des garçons, égalitaire, assumée gratuitement par l’État et laïque a donc fait
l’objet d’un long combat. Ce combat n’a pas été seulement mené par des
hommes politiques, il a été largement soutenu par des militants au sein
d’associations dont font partie les Amicales Laïques.
Ces
amicales vont se regrouper dans un organisme de coordination, la Ligue de
l’enseignement, créée en 1866 par le journaliste Jean Macé. Le souhait profond
du fondateur de la Ligue de l’enseignement en 1866 est que l’enseignement
laïque forme des citoyens lucides, capables d’exercer leur droit de vote en
toute conscience. Mais l’œuvre créée par Jean Macé n’en a pas terminé avec le
vote des lois scolaires des années 1880. Elle ressent la nécessité d’élargir
ses missions dès les années 1890. aussi lance-t-elle en 1894 un appel aux
forces républicaines en faveur de la création d’amicales qui seront chargées de
compléter l’éducation à l’école des adolescents dans le respect de la laïcité,
la tolérance, le respect de l’identité de chacun. La France, ses grandes villes
surtout, se couvre de ces associations.
Que
demande-t-on à ces associations ?
-De
permettre l’accès de tous à la culture et aux loisirs de qualité en proposant
des concerts, spectacles théâtraux, promenades.
-De
cultiver l’esprit critique grâce à la connaissance des grands auteurs
(ouverture de bibliothèques dès 1929).
-D’entraîner
à l’expression orale et écrite.
-Plus
surprenant, d’apprendre les bonnes manières et les tâches domestiques (mais
même pour les garçons).
-Prudence
avec les activités physiques : oui pour la gymnastique, mais non pour le sport
considéré comme une pratique violente et guerrière, contraire au pacifisme du
mouvement.
Il
faudra attendre 1929 pour que la Ligue crée l’UFOLEP (Union des Fédérations des
Œuvres Laïques de l’Education Physique) qui s’efforce de promouvoir une autre
idée du sport où l’on ne fait pas de compétition à outrance. Si les
instituteurs constituent les cadres du mouvement des amicales, ils bénéficient
aussi de l’appui des anciens des écoles primaires, qui, devenus adultes,
viennent consacrer du temps aux adolescents de leur groupe scolaire : employés,
artisans, ingénieurs et même avoués, se mobilisent au service des adolescents
de leur quartier.
L’Amicale
Laïque et Sportive de Renaison est la plus importante de la commune. Comme à
son origine, elle est attachée à la tolérance et au respect de chacun dans la
laïcité. Elle a toujours pour but de permettre l’accès du plus grand nombre à
la culture et à des loisirs de qualité, de favoriser les rencontres et le
dialogue, le développement des enfants. Elle fonctionne grâce à la générosité
de très nombreux bénévoles.
Pourquoi
une Amicale Laïque à Renaison
Créée
en 1928, l’Union Française des Œuvres Laïques d’éducation physique ( UFOLEP )
décide de fonder, la première Fédération affinitaire multisports de France, qui
couvrent le secteur plein air et sports de la Ligue de l’Enseignement. En
prônant une autre idée du sport, elle a pour vocation de faire de cette
activité un outil d’éducation pour tous. C’est dans cet esprit que des
sous-sections nommées « Amicale Laïque » sont alors créer. L’Amicale Laïque
Sportive Renaison est l’une d’entre elles, qui vit le jour le 19 avril 1929.
2019
: 90 ans d’existence déjà
L’Amicale
Laïque Sportive vient de fêter ses 90 ans, et que de chemin parcouru depuis
cette date ! Une longue chaîne de bénévoles a fait vivre l’Amicale depuis sa
création. A l’origine ses activités étaient : la Boule Lyonnaise, le Théâtre,
la Musique, la Gym. Le Bureau en 1929 se composait ainsi :
Président d’Honneur : M. FORGES
(Maire)
Président actif : M. ACCARY
(Bonnetier)
Vice-Président 1er : M. BARATHON
(Propriétaire)
Vice-Président 2ème : M. DELORME
(Biscuitier)
Secrétaire : M. ARTHAUD
(Instituteur)
Secrétaire-Adjoint : M. CRIONNET
(Commis Perception)
Trésorier : M. MALLET
(Instituteur)
Et
malgré les aléas de la guerre qui interrompirent son activité, elle renaîtra
plus forte que jamais après le conflit 39/45. Toujours affiliée à la Ligue de
l’Enseignement et à sa branche sportive de l’UFOLEP, elle propose diverses
activités aux jeunes et adultes sur plusieurs sites de Renaison et de CCOR
(salle multisports de Pouilly les Nonains). Aujourd’hui l’Amicale Laïque
Sportive de Renaison compte plusieurs activités différentes qu’elles soient
cérébrales ou sportives, avec les Boules, le Cyclotourisme, la Danse, la Gymnastique,
le Handball, le Judo/Taiso, la Marche, la Pêche et le Scrabble. Mais c’est
également de nombreux moniteurs compétents, motivés, et portés par le concept
de la laïcité qui apprend à tous le moyen de vivre tous ensemble.
L’Amicale
Laïque et Sportive de Renaison c’est aussi aujourd’hui plus de 420 adhérents.
Comme
son nom l’indique, c'est une Amicale, c'est-à-dire un groupe où la valeur de
l’amitié et de la tolérance entre ses membres est de règle. Ce qui n’exclut ni
les débats, ni la diversité des opinions et des positions de chacun. Tous les
membres sont égaux, même si certains assument des responsabilités. Chacun est
responsable et rend compte au Bureau ou du Conseil d'Administration de son
travail et des résultats de son action.
C’est
ensuite une association laïque, ce qui signifie que nous accueillons toute
personne, quelles que soient ses origines et ses convictions, dès lors qu’elle
accepte ce qui fonde une société démocratique et sociale : respect de l’autre,
acceptation du débat, refus de tout prosélytisme, volonté de s’insérer dans un
projet d’éducation populaire pour la formation initiale et permanente du
citoyen, recherche d’une plus grande justice sociale et égalité des chances.
Au
sein de l’Amicale Laïque, on peut à tout instant créer une activité et voir
cette activité soutenue par le groupe et assurée par l’Association. Être
adhérent c’est aussi avoir un engagement citoyen ; c’est, pour chacun, la
possibilité de prendre des responsabilités dans le fonctionnement de
l’association en contribuant au développement du vivre ensemble dans notre
commune.
La
seconde raison d’être de l’association était d’offrir aux jeunes de pratiquer
de nombreuses activités leur permettant de s’exprimer, de s’affirmer, de
développer leur personnalité en s’intéressant aux problèmes culturels et
sociaux.
C’est
dans l’histoire de son siècle et de sa création que l’Amicale Laïque et
Sportive de Renaison puise ses valeurs.
L’Amicale
Laïque c’est aussi l’adhésion à des valeurs incontournables :
Le Partage
La Générosité
La Fraternité
La Justice sociale
Ce
sont les valeurs inaliénables de la République. Elles sont incarnées par notre
appartenance à la ligue de l’enseignement.
Le
principe de laïcité, qui exprime les valeurs de respect, de dialogue et de
tolérance, est au cœur de l’identité républicaine de la France où tous les
citoyens ont à vivre ensemble. La laïcité est à la fois un idéal politique et
le dispositif juridique qui lui donne vie.
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